Lors de cette septième séance, nous allons nous intéresser aux contes étiologiques à travers les substituts grammaticaux et la construction du schéma narratif. Pour aborder cette spécificité, nous allons étudier la situation initiale du conte « Pourquoi le mille-pattes a-t-il autant de pattes? » Tu peux revenir sur la page d’accueil ici !
1- Reprise du schéma narratif sur les contes étiologiques
Les contes étiologiques suivent une structure narrative simple et organisée en trois grandes parties : ils commencent par une situation initiale qui expose un état du monde différent de la réalité actuelle, souvent introduite par des formules comme « autrefois » ou « il y a très longtemps » . Ensuite, un événement ou un problème déclenche l’aventure et entraîne les personnages, généralement des animaux ou des forces naturelles, à travers diverses péripéties qui expliquent de manière imaginaire une transformation . Enfin, la situation finale présente la nouvelle réalité en soulignant le changement opéré, avec une formule explicative comme « voilà pourquoi… » ou « depuis ce jour… », donnant ainsi une origine fictive à un fait observable aujourd’hui .


2- Mise en place d’une fiche de référence pour les contes étiologiques
On distribue la fiche de référence pour étudier les contes des origines en reprenant le vocabulaire spécifique : situation initiale – élément perturbateur – péripéties – résolution du problèmes – situation finale – formule des contes étiologiques. On travaillera en groupe classe pour cette première fiche de référence.

| Éléments du schéma narratif | Contenu dans le conte |
|---|---|
| Situation initiale | La scolopendre fabrique des pattes et les vend aux bêtes et aux hommes. Elle fait fortune. |
| Élément perturbateur | Les clients n’ont plus besoin de pattes, les affaires de la scolopendre ne marchent plus. |
| Péripéties | Elle tente de vendre ses pattes aux hommes, aux chiens, aux chevaux… mais personne ne veut en acheter. |
| Résolution du problème | En colère, la scolopendre décide de garder toutes ses pattes pour elle-même. |
| Situation finale | Depuis ce jour, elle garde toutes les pattes et devient le « mille-pattes ». |
3- Travail autour des substituts sur les contes étiologiques
On demandera au groupe classe de relever les groupes de mots qui désignent le personnage principal : la scolopendre.
Les substituts pronominaux sont des mots qui remplacent un nom ou un groupe nominal pour éviter les répétitions dans une phrase ou un texte. En français, il s’agit principalement des pronoms.
Dans le cas de la scolopendre , on a utilisé des pronoms personnels (elle – je – moi) ou des groupes nominaux (la marchande – la marchande malchanceuse – le mille-pattes)

On pourra travailler sur les substituts des bêtes et des gens, de l’homme, du chien, du cheval et des pattes si le temps le permet.
4- Lexique interactif sur les substituts
En grammaire, un substitut est un mot ou un groupe de mots qui remplace un autre mot ou groupe de mots déjà présent dans le texte, pour éviter les répétitions.
5- Les contes étiologiques : « Pourquoi le mille-pattes a-t-il autant de pattes ? »
Dans les temps très anciens, quand le monde n’était pas tout à fait fini, la scolopendre vivait de son industrie : elle fabriquait des pattes et les vendait à qui en avait besoin. Cette industrie était fort prospère car les bêtes et les gens n’étaient pas complets et avaient souvent besoin de pattes. S’ils en désiraient une, ou bien deux, ils se rendaient au marché, choisissaient à l’éventaire du mille-pattes celles qui leur plaisaient, payaient, et la marchande gagnait beaucoup d’argent.
Mais, bientôt, ses affaires ne marchèrent plus. Bêtes et gens, finalement, eurent toutes les pattes dont ils avaient besoin et donc cessèrent d’en acheter. La scolopendre avait beau apporter au marché des marchandises de choix, les chalands ne s’arrêtèrent plus à sa boutique.
« Des pattes, de belles pattes, achetez-vous des pattes ! » criait la scolopendre quand elle voyait un homme s’approcher. Mais l’homme n’y faisait même pas attention. Puis la marchande malchanceuse voyait un chien : « Achète-toi des pattes, de très belles pattes ! » Mais le chien, en aboyant, allait voir plus loin. Si un cheval venait à paraître : « Des pattes, achetez des pattes toutes neuves ! »
Mais le cheval hennissait sans interrompre son galop.
La scolopendre ne tenait plus de rage :
« Ah ! C’est comme ça ! Vous ne voulez pas de ces pattes superbes ! Vous pensez peut-être que je vais les jeter aux ordures ! Tout un mois de travail aux ordures ! Hé bien, non ! Vous n’en voulez pas : je les garde pour moi ! Y en aurait-il cent, y en aurait-il mille ! »
Depuis ce jour, la scolopendre n’a plus fabriqué ni vendu de pattes. Mais, celles qui n’ont pas été achetées, elle les a gardées pour elle.
Et c’est pour cela que maintenant, on l’appelle le mille-pattes !

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